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Place des femmes dans l'art et la culture

Source : Sénat - Ministère de la culture et de la communication

Dans un un rapport d'information déposé le 27 juin 2013,  fait au nom de la délégation aux droits des femmes, le Sénat dénonce l'ampleur des inégalités subies par les femmes dans l'art et la culture.
Après avoir pointé le maintien des stéréotypes véhiculés dans les contenus culturels, la faible visibilité des femmes dans les lieux de création et de célébration et la monopolisation par les hommes des postes stratégiques des grandes institutions, Mme Brigitte Gonthier-Maurin formule 19 recommandations.

Parmi ces 19 recommandations :
  • élargir l'Observatoire de l'égalité hommes-femmes dans la culture et la communication ;
  • généraliser dans toutes les écoles d'art et de journalisme des modules d'enseignement spécifique ;
  • lancer une réflexion nationale sur la question du harcèlement sexuel ;
  • confier au ministère de la culture et de la communication la rédaction d'une "charte pour l'égalité" ;
  • encourager la constitution de "viviers" d'expertes, d'auteures, de réalisatrices...
  • fixer un objectif de représentation équilibrée des femmes dans toutes les administrations et les institutions culturelles.
Le 5 juillet, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, réagissait à ce rapport en partageant le constat sévère porté par la délégation aux droits des femmes du Sénat sur les inégalités hommes / femmes dans le secteur de la culture et de la communication. Rappelant qu'une feuille de route très précise avait été élaborée dès sa première année de prise de Glossary Link fonction, autour de quatre axes principaux.

Le premier est celui de l’identification précise et objective des situations, grâce à la mise en place d’un observatoire de l’égalité rassemblant des informations et proposant des indicateurs sur les nominations, les rémunérations, les programmations et l'accès aux moyens de production dans tous les champs concernés. Publié en mars 2013, il sera actualisé et complété au début de l'année 2014.

Le deuxième axe vise à développer une politique incitative, utilisant différents leviers, comme les contrats liant le Ministère aux différentes institutions – y compris aux médias publics -, avec la définition de clauses de promotion de l'égalité en termes de nominations, rémunérations, place des femmes dans les programmations...

Un autre levier est celui d’une meilleure mise en valeur des créatrices, dans le cadre d'une "saison égalité" : la Ministre a adressé le 15 février dernier un courrier en ce sens à 270 dirigeants d'institutions culturelles.

Le troisième axe est celui des nominations. Le volontarisme, sans aucune procédure mécanique, a d’ores et déjà changé le paysage : les femmes sont, à chaque appel à candidatures dans les établissements labellisés, plus nombreuses à se présenter ; les dix nominations que la Ministre a agréées dans des centres dramatiques nationaux et scènes nationales ont pu se faire à totale parité. Une attention particulière a été portée à la composition des jurys de sélection : une circulaire du 22 février 2013 adressée aux préfets et aux Glossary Link Drac fixe l’objectif de tendre vers la parité dans la composition des jurys de sélection aux postes de dirigeants des institutions du spectacle vivant et des arts plastiques, ainsi que dans la constitution des "listes restreintes".

Par ailleurs, la Ministre a souhaité nommer davantage de femmes aux postes de responsabilité au sein du Ministère, en allant au-delà des objectifs de la loi Sauvadet (quatre femmes ont ainsi été nommées directrices régionales des affaires culturelles depuis le début de l'année). Enfin, des réflexions sont largement engagées pour constituer un vivier en repérant les talents dans tous les domaines.
La lutte contre les stéréotypes, notamment dans les médias, est enfin un axe fondamental : des améliorations au dispositif de veille du CSA sur l'égalité et la place des femmes dans les médias ont été proposées dans le projet de loi relatif aux droits des femmes qui devrait être prochainement discuté au Parlement. Et d'ores et déjà, le président du CSA a créé un groupe de travail sur les droits des femmes, présidé par Sylvie Pierre-Brossolette.

Cette feuille de route a été présentée lors du comité ministériel pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans la culture et la communication, réuni le 1er mars dernier dans la lignée d’engagements pris lors du Comité interministériel des droits des femmes et de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes du 30 novembre 2012, présidé par le Premier ministre.